Smartmove: Nos déplacements sous surveillance

Avec l’avènement de la technologie, nos vies deviennent de plus en plus connectées et pratiques. L’application SmartMove en est un exemple frappant, nous offrant une mobilité optimisée grâce à une multitude de fonctionnalités ainsi qu’une fiscalité “plus juste” en fonction de notre consommation. Cependant, derrière cette apparente simplicité se cache une évolution qui, sans que nous nous en rendions compte, pourrait nous mener vers une société où la surveillance et le contrôle seraient omniprésents, ressemblant étrangement au modèle de crédit social en Chine.

L’application SmartMove, à première vue, semble être une solution astucieuse pour planifier nos déplacements et optimiser nos trajets. Nous créons notre profil, enregistrons nos véhicules et activons l’application avant de partir. Tout est simple et fluide. Mais arrêtons-nous un instant pour réfléchir aux implications de cette facilité apparente.

Des caméras intelligentes contrôlent chaque plaque d’immatriculation, établissant ainsi une surveillance constante de nos déplacements. Alors que ce réseau de caméras s’étend dans toute la Région bruxelloise, il est difficile de ne pas voir une similitude inquiétante avec le système chinois de reconnaissance faciale et de suivi des individus.

Le modèle de crédit social chinois, tout comme SmartMove, repose sur la collecte massive de données personnelles et de comportements sociaux. En Chine, les citoyens sont évalués et notés en fonction de leur conduite dans la société, avec des récompenses pour les comportements jugés vertueux et des sanctions pour les infractions. La mise en place du système de crédit social permet au gouvernement de contrôler et d’influencer le comportement des individus, donnant naissance à une société sous surveillance où la liberté individuelle est réduite au nom de l’ordre social.

Le projet SmartMove, bien qu’il vise à améliorer la mobilité, soulève la question fondamentale de la vie privée et de la liberté individuelle. Qui a accès à ces données de localisation ? Comment sont-elles utilisées ? Et à quelles fins ? Ces interrogations devraient susciter une réflexion approfondie sur le prix que nous sommes prêts à payer pour une mobilité optimisée.

En effet, le calcul du montant à payer pour utiliser le réseau routier bruxellois repose sur des variables telles que le moment de la journée, la distance parcourue et la puissance du véhicule. Si cela peut sembler logique du point de vue de la gestion du trafic, cela crée également une situation où nos déplacements sont minutieusement évalués et contrôlés. Une société dans laquelle nos déplacements sont surveillés de près pourrait limiter notre liberté de circuler sans être évalués et jugés.

Le plan de mobilité “Good Move” de la Région bruxelloise vise à créer une ville centrée sur la qualité de vie. Cependant, il est essentiel que cette vision intègre également une protection ferme des droits individuels et de la vie privée. Les technologies de pointe peuvent indéniablement améliorer nos vies, mais elles doivent être mises en œuvre de manière éthique et transparente, en évitant de glisser vers une société fliquée et oppressante.

En prenant conscience de ces enjeux, nous pouvons commencer à poser les bonnes questions et à demander des comptes sur l’utilisation de nos données. Car si nous ne prenons pas garde, l’évolution vers un modèle de société contrôlée, où chaque déplacement est épié, pourrait devenir une réalité insidieuse. Prenons le temps de réfléchir aux implications de ces technologies avant de nous engager sur cette voie, car une fois que nous aurons franchi le point de non-retour, il sera difficile de revenir en arrière.

La protection de notre liberté individuelle et de notre vie privée doit être une priorité dans cette ère numérique en constante évolution. 

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