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Qu'est-ce que le wokisme?

Qu’est-ce que le wokisme ? Commençons par définir le terme : le wokisme est une idéologie qui perçoit les sociétés occidentales comme étant fondamentalement régies par des structures de pouvoir, des hiérarchies de domination, des systèmes d’oppression qui auraient pour but, ou en tout cas pour effet, « d’inférioriser » l’Autre, c’est-à-dire la figure de la minorité sous toutes ses formes (sexuelle, religieuse, ethnique etc.) par des moyens souvent invisibles. Le « woke » est celui qui est éveillé à cette réalité néfaste et qui se donne pour mission de « conscientiser » les autres.

Pierre Valentin
Origines d'un mouvement au service des minorités

 « Wokisme » vient de l’anglais « woke », qui est une déformation du mot « awake » et qui signifie « éveillé ». Être « woke », c’est être éveillé. Éveillé à quoi? Éveillé à la question des injustices sociales et plus particulièrement à la question des discriminations dont sont victimes les minorités dans les démocraties occidentales.  Le mot le plus utilisé pour englober toutes ces formes de discrimination, c’est le terme “oppression”. 

En sociologie, on définit l’oppression comme, “le mauvais traitement ou la discrimination systématique d’un groupe social avec ou sans le soutien des structures d’une société.”

Donc l’oppression n’est pas nécessairement quelque chose d’inscrit dans la loi. Ce n’est pas nécessairement quelque chose qui est ouvertement assumé par les structures du pouvoir. C’est au contraire un phénomène diffus et protéiforme.

Le mouvement woke s'étend désormais à l'ensemble des minorités, minorité sexuelle, minorité religieuse, minorité de genre

L’oppression peut se manifester par de la discrimination à l’embauche, par des injures racistes, par de la violence, comme elle peut se manifester par le fait de véhiculer certains clichés apparemment inoffensifs. L’idée étant que l’oppression du quotidien est au fond de même nature que l’oppression organisée. Donc même s’il est difficile de dater l’apparition du mouvement Woke, on peut dire qu’il a vraiment pris forme à partir de 2014, après le meurtre d’un jeune afro-américain nommé Michael Brown par la police américaine, sa mort a été vue comme un symbole du racisme policier et par extension du racisme institutionnel aux Etats-Unis.

C’est cet événement qui a donné lieu à la formation du mouvement Black Lives Matter, réactivé en 2020, après la mort cette fois-ci de George Floyd.

Mais si on remonte quelques décennies plus tôt, on s’aperçoit que le mot « woke » avait déjà été employé. « Woke » dans le sens de « politiquement éveillé », dans le sens de « conscient des problématiques liées aux discriminations ». En 1965, Martin Luther King a prononcé un discours dans lequel il appelait la jeunesse américaine à « rester éveillée » sachant que 1965, ça correspond au moment où les politiques de ségrégation ont commencé à être abolies. « Rester éveillé » est à entendre ici au sens de « rester vigilant ». Et près de 30 ans plus tôt, en 1938, on trouve déjà l’expression « Stay woke » dans une chanson du musicien noir américain Lead Belly, toujours dans cette idée d’être conscient des oppressions subies par la communauté noire.

Ce qu’on appelle la pensée woke, c’est au départ un mouvement de revendication né dans la communauté afro-américaine, en réaction à des violences policières et à des discriminations subies par cette communauté, et qui avait pour but d’éveiller la population américaine, et en premier lieu les concernés eux-mêmes, à la problématique de l’oppression. Mais depuis 2014, le wokisme a connu une évolution. Et ce qu’on appelle aujourd’hui la pensée woke va bien au-delà de ce mouvement initial de défense de la communauté afro-américaine, puisque ce mouvement s’étend désormais à l’ensemble des minorités, minorités sexuelles, minorités religieuses, minorité de genres. C’est la radicalité de la pensée qui est au fondement de ce mouvement.

Inspiré de la transcription de l’émission du Précepteur Charles Robin (Extrait 1)

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La vision "woke": intersectionnalité et oppression systémique

Et vous allez voir qu’en réalité, ces deux évolutions du wokisme vont de pair.

Alors, commençons par la première évolution, l’intersectionnalité. Dans les années 80, Kimberley Crenshaw est professeur à la faculté de droit de Columbia, et elle développe l’idée que les femmes noires américaines sont victimes d’une double discrimination. Elles sont discriminées en tant que noires, mais elles sont aussi discriminées en tant que femmes. Preuve en est l’absence quasi totale de femmes afro-américaines dans les mouvements féministes de l’époque. Si on ajoute à ça la discrimination liée à la pauvreté, ce qu’on appelle le classisme, la discrimination liée à la classe sociale, Kimberley Crenshaw en arrive à la conclusion que les femmes noires et pauvres sont triplement discriminées dans une société dominée par des hommes blancs. C’est ça l’intersectionnalité, l’idée que les discriminations s’additionnent, l’idée d’un croisement des oppressions. Donc par exemple un homme noir sera opprimé en tant que noir mais privilégié en tant qu’homme, tandis qu’une femme blanche sera opprimée en tant que femme mais privilégiée en tant que blanche.

Et donc il est possible de dresser une pyramide de l’oppression. Au sommet de la pyramide, les privilégiés, les hommes blancs, hétéro, les classes supérieures. Et tout en bas de la pyramide,  les femmes de couleur, homosexuelles et appartenant au prolétariat. Ce qui pose évidemment le problème de la quantification de chacune de ces oppressions. Savoir si le fait d’être femme constitue une oppression plus ou moins importante que le fait d’être noire, savoir si le fait d’être homosexuel constitue une oppression plus ou moins importante que le fait d’appartenir au prolétariat, sans compter les autres motifs de discrimination, comme par exemple le handicap, ce qu’on appelle le validisme, comme le surpoids, la grossophobie. La liste n’est pas exhaustive. Et donc selon la manière dont vous allez hiérarchiser les oppressions, vous n’allez pas arriver au même résultat.

Mais dans tous les cas, et c’est là qu’on en arrive à la deuxième évolution du wokisme, c’est qu’il existe des groupes opprimés et des groupes oppresseurs, des groupes discriminés et des groupes favorisés. Autrement dit, il existe dans la société un système de privilèges dont les uns bénéficient et dont les autres sont exclus.

Or, quelle est la catégorie qui s’accapare l’intégralité des privilèges? C’est la catégorie de l’homme blanc hétérosexuel des classes supérieures.

Et c’est là, évidemment, que la controverse pointe le bout de son nez.

Toute personne appartenant à une minorité est une victime systémique de toute personne appartenant à la majorité

Le wokisme est un sujet sensible. Pourquoi? Parce que le wokisme est un mouvement antiraciste et antidiscriminatoire. C’est un mouvement qui entend dénoncer et combattre les injustices dont font l’objet les minorités. A priori, ce n’est pas quelque chose qui est de nature à créer la controverse, même les gens les plus intolérants, même les gens les plus réactionnaires dans leur vision de la société, sont capables de reconnaître qu’il est juste de combattre les injustices. 

Mais la controverse arrive quand il s’agit de désigner les auteurs de ces injustices, c’est à dire la catégorie des oppresseurs. Partant du principe que s’il y a des opprimés c’est qu’il y a des oppresseurs, il convient de nommer les oppresseurs pour mieux les combattre. N’oublions pas que nous sommes dans un mouvement de revendication, avec ce que ça implique en termes de conflictualité. Or l’oppresseur ne peut être que celui qui bénéficie des normes sur lesquelles est construite la société.

Dans les sociétés occidentales, la population est historiquement une population blanche, le pouvoir a été historiquement détenu par des hommes, la norme a été historiquement l’hétérosexualité, et les plus privilégiés ont été historiquement les riches. Et cette catégorisation sociologique de la domination, cette idée de strates de privilèges au sein de la société, ça nous conduit à un autre concept fondamental de la pensée woke à savoir l’oppression systémique. L’oppression systémique autrement dit la domination structurelle, la domination ancrée dans les rouages de la société.

Marx disait que l’économie représentait l’infrastructure de la société autrement dit que la domination s’exerçait d’abord sur des bases économiques. Les propriétaires capitalistes sont les dominants et les prolétaires sont les dominés.

Dans la vision woke, ce n’est pas la vision économique qui détermine le statut de dominant et ou de dominé. C’est la position sociologique. Et la position sociologique comprend à la fois la race, le sexe, le statut social, l’orientation sexuelle ou encore les capacités physiques. Et donc, appartenir à une catégorie minoritaire de la société, c’est, de fait, être sous le joug d’une oppression systémique. (…)

Inspiré de la transcription de l’émission du Précepteur Charles Robin (Extrait 2)

Pourquoi? Parce que les normes en vigueur dans une société sont les normes de la majorité, par définition. Et donc s’écarter de la norme, dévier de la norme, c’est se trouver en situation de minorité et donc en situation d’oppression.

Exemple: L’homosexualité a longtemps été réprimée. En France, elle fut considérée comme un crime jusqu’en 1792, et ce n’est qu’en 1982 que l’âge de la majorité sexuelle pour les personnes de même sexe fut abaissé à 18 ans, comme pour les personnes de sexe opposé.

Donc il y a dans les sociétés occidentales ce qu’on appelle un principe d’hétéronormativité qui fait que, de manière structurelle, de manière systémique donc, une personne homosexuelle subira des discriminations, et ce indépendamment des intentions des auteurs de ces discriminations. On va le dire autrement, pour les woke, dans une société hétéronormée, l’homophobie est structurelle, puisque par définition la norme exclut ce qui n’est pas elle. Donc les membres d’une société hétéronormée peuvent ne pas avoir le sentiment d’être homophobe, ils peuvent ne pas avoir l’intention d’exclure et de discriminer les personnes homosexuelles. Ils le font inconsciemment.

C’est l’idée qu’il existerait un inconscient socioculturel qui ferait de toute personne appartenant à une minorité la victime systémique de toute personne appartenant à la majorité.

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Appropriation culturelle et culpabilité face aux minorités

Il y a dans la pensée woke une essentialisation de l’oppresseur. C’est-à-dire qu’on ne cherche pas à convaincre l’oppresseur de cesser d’être un oppresseur, puisqu’il l’est, quoi qu’il fasse. Ce n’est pas une question d’idées ou de valeurs. C’est une question d’appartenance communautaire.

Et d’un point de vue woke, on ne transcende pas son appartenance communautaire. Un blanc qui a des dreadlocks, ce n’est pas un blanc qui épouse la cause des noirs. C’est un blanc qui fait de l’appropriation culturelle. Un homme qui se prétend féministe, c’est pas un homme qui épouse la cause des femmes. C’est un homme qui cherche à se donner bonne conscience. C’est la raison pour laquelle les wokes sont très attachés à la parole des concernés. Pour parler de racisme, pour parler de féminisme ou d’homophobie, il faut être concerné. Et concerné, ça veut dire faire partie de la communauté visée par ce dont on parle.

On se définit politiquement par son appartenance communautaire avant de se définir par ses idées personnelles

Si on ne fait pas partie d’une de ces communautés opprimées, notre parole, notre témoignage n’est qu’une abstraction. Parler de concernés et de non concernés, c’est déporter le noyau du militantisme politique de la pensée à l’identité. On se définit politiquement par son appartenance communautaire avant de se définir par ses idées personnelles.

Un blanc n’a pas à parler du racisme que subissent les Noirs parce que lui-même ne le subit pas. Donc sa parole ne pourrait être qu’une parole abstraite.

Et une parole abstraite est sans aucune valeur. C’est ça le fait d’être concerné. On se souvient de Malcolm X, militant afro-américain, qui lorsqu’une jeune journaliste blanche était venue lui dire qu’elle était très attachée à cette cause, et qu’elle lui avait même demandé si elle pouvait faire quelque chose pour l’aider, Malcolm X l’avait laissé parler, et une fois qu’elle a eu fini, il lui avait tout simplement répondu avec un petit sourire « Non ». Non, parce que le combat identitaire n’est pas un combat d’idées. 

Et donc évidemment, la question qui se pose, c’est de savoir, pourquoi y a-t-il parmi les militants woke, parfois même parmi les plus zélés des militants woke, des non concernés, des blancs, bourgeois, hétérosexuels. Pourquoi y a-t-il parmi les militants woke des privilégiés? Est-ce que ces militants se rendent compte qu’ils s’approprient un combat qui n’est pas le leur?

Un combat dans lequel, en tant que non concernés, leur parole n’a pas de valeur. A moins que la parole des non concernés n’ait de valeur que lorsqu’elle va dans le sens des intérêts du wokisme.

Il y a eu le cas d’une activiste américaine, Jessica Cruz, professeure à l’université George Washington, qui pendant des années a fait croire à ses étudiants qu’elle était d’origine africaine, et dont on a fini par découvrir qu’elle s’était inventé ses origines pour se donner une légitimité sur le sujet.

Alors bien sûr, c’est un cas isolé, mais cela en dit long sur le besoin qu’ont certains progressistes blancs de se réclamer d’une identité exotique pour se sentir appartenir au camp des opprimés. On se découvre un ancêtre espagnol et on se sent appartenir à la communauté des immigrés, comme si l’identité n’avait de valeur qu’en dehors de nos propres frontières.

Et c’est pour ça qu’on ne peut comprendre le succès de la pensée woke chez de nombreux militants progressistes blancs et hétérosexuels, c’est-à-dire chez des militants non concernés, si on ne comprend pas le ressort psychologique fondamental qui les anime, à savoir la culpabilité.

L’Occident moderne est imbibé par la culpabilité. Pendant des siècles, l’Occident a imposé son modèle aux autres civilisations. Il l’a imposé par la force, il l’a imposé par la religion, par l’économie, par la technologie et il continue de l’imposer par la propagande médiatique, le fameux soft power. Seulement voilà, depuis quelques décennies, l’Occident décline. De nouvelles puissances économiques ont émergé, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie. L’Occident a perdu son monopole. Et en perdant son monopole, il a aussi perdu sa légitimité. (…)

Inspiré de la transcription de l’émission du Précepteur Charles Robin (Extrait 3)

Voir l’émission ici

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L'idéologie trans-phobe est-elle une menace? (Le Figaro)

Céline Masson et Caroline Eliacheff, deux psychanalystes et auteurs du livre La Fabrique de l’enfant-transgenre (Éditions de l’Observatoire),  sur les dérives de la transition de genre chez les enfants. Fin 2022, elles ont vu trois de leurs conférences annulées en une semaine, sous la pression d’activistes trans. Voir la vidéo complète 

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La "cancel culture" et la théorie du genre vues du Canada

(…) La cancel culture [culture de l’annulation] veut nous imposer la suppression des statues de notre récit national, détruire des églises trop coûteuses, faire jouer Blanche Neige par une actrice d’origine africaine, etc.. Mais perturber le cerveau des petits dans leur plus jeune âge est le plus insupportable de cette mode qui finira par passer, mais après combien de dégâts ?

 

1er amendement: Protège la liberté d'expression, la liberté de religion, et la liberté de presse, ainsi que le droit de se réunir -Hey, c'est une mauvaise idée! - Tire le!

Les adultes devraient pouvoir se défendre, mais modeler des cerveaux en formation est une autre entreprise de démolition, de manipulation beaucoup plus perverse. Vers les années 2014, des polémiques sur la théorie du genre étaient apparues et la ministre de l’Époque Mme Najaud Belkacem avait affirmé qu’il n’en était rien et que ceux qui racontaient cela étaient… des complotistes. Malheureusement depuis l’arrivée de nouvelles équipes au pouvoir, une accélération rapide se fait jour depuis trois ans, profitant probablement de la sidération liée aux mesures coercitives de la mystification covid19 pour mettre en place l’opération.

Nous sommes bien obligés d’aborder le sujet, de nous opposer à la manipulation des petits enfants et des adolescents avant que les drames ne se multiplient2. D’après l’association Homosexualité et socialisme 67 % des trans de 16 à 26 ans ont « déjà pensé au suicide » et 34 % ont déjà fait « une ou des tentatives » et contrairement à ce que l’association pro LGBT prétend, ce ne sont pas les discriminations qui en constituent la cause principale, mais la déception qu’entraînent les traitements et mutilations qui ne leur ont apporté aucun soulagement. 

(Identité de genre) « Les parents peuvent être tenus à l’écart : “une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec l’accord explicite de l’élève.”

Ministère de l'Education Canada

Or les nombreux opposants à cette « théorie » maintenant devenue « pratique » sont muselés3 et interdits d’antenne médiatique. Et pourtant ne serait-ce pas aux parents, familles de choisir « l’éducation » de leurs petits. Si nous laissons faire, combien d’années faudra-t-il avant que des pères se retrouvent en prison, comme au Canada ou aux USA précurseurs habituels de nos mœurs, pour avoir refusé la transition d’un enfant mineur4 ? (…)

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Le wokisme, une lâcheté intellectuelle et morale?

La professeure honoraire de droit Suzette Sandoz évoque les théories du genre et les mouvements déconstructivistes qui cherchent à réécrire notre histoire en fonction de leur idéologie “progressiste”

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